C’est un espace où la parole de chacun est protégée par des facilitateurs qui organisent une circulation horizontale et co-participative des échanges, en veillant au respect de règles et d’une méthodologie précise, ou les cultures populaires ont toute leur place.
Cette pratique allie le côté festif brésilien, puisque tout au long de la ronde, chants, musique, histoires drôles, poèmes, etc… s’invitent avec légèreté dans la ronde.
Dans les domaines de la santé, de l’action sociale, de l’éducation, la TCI offre une proposition nouvelle et intéressante qui permet aux participants de partager leurs ressources, leurs expériences, favorisant ainsi « l’empowerment » et la résilience des individus, des familles et des groupes . Il s’agit d’accueillir la souffrance et de permettre aux participants de trouver leurs propres solutions de dépassement des difficultés du quotidien. On évite ainsi de Psychiatriser ou de médicaliser la souffrance sociale tout en facilitant l’accès, lorsqu’il est nécessaire, aux systèmes sociaux et aux soins.
Ces espaces sont totalement gratuits.
La Thérapie Communautaire ne s’explique pas, elle se vit.
LES SIX ETAPES D’UNE SEANCE DE THERAPIE COMMUNAUTAIRE
Pour devenir facilitateur en ronde de TCI, des formations sont proposées, car ce n’est pas une simple technique à appliquer, mais un positionnement intérieur à acquérir.
1 – ACCUEIL : Fonction et sens
• Dynamique de groupe pour mettre les participants à l’aise.
• Garantir un dialogue respectueux.
• Structurer l’échange qui doit avoir lieu sans jugement.
• Rappeler les règles :
– le silence
– parler en “JE”
– pas de conseils
– pas de jugements
– pas d’interprétations
– pas de discours
– la légèreté: le « fun » : proposer chansons, proverbes, histoires, poésies…
Les règles : ont une fonction structurante pour le groupe, car elles garantissent l’écoute respectueuse.
Le silence : est une règle d’or. Il permet l’écoute active. On s’écoute soi-même quand l’autre parle de lui.
Parler de soi à la première personne : cela permet à l’individu de prendre conscience de l’importance de son vécu et de sa singularité. Renforcer son identité personnelle et culturelle lui donne une plus grande capacité d’agir.
La célébration des anniversaires, le partage acec le groupe des événements heureux : cela valorise les personnes et et favorise la formation des réseaux après la séance de TC.
Les musiques, les chants… : ont pour fonction d’accueillir et de contenir les émotions qui émergent dans le groupe. Elles aident à sortir de la souffrance individuelle par le soutien collectif. Elles dédramatisent les situations et permettent, sous forme de métaphores, de nommer les émotions, et de les dépasser pour accompagner le chemin de transformation.
2 – CHOIX DU THEME
Pourquoi parler avec la bouche ?
“Quand la bouche se tait les organes parlent, quand la bouche parle, les organes guérissent” ou mettre en “mots” nos “maux”.
Nous allons parler avec la bouche pour ne pas exprimer notre mal-être à travers une maladie comme la dépression, la gastrite, des douleurs…
De quoi parler ?
Des « petits cailloux dans la chaussure »
De ce qui nous empêche de dormir… Par exemple, “en tant que mère ou père, ce qui nous préoccupe au niveau de l’éducation de nos enfants, c’est le manque de sécurité, la violence… “
3 – CONTEXTUALISATION
“Un phénomène devient incompréhensible quand le champ d’observation n’est pas suffisamment vaste pour qu’en lui soit inclus le contexte.” (P. Watzlawick)
La personne dont le thème a été choisi expose son souci et apporte plus d’éléments au groupe pour clarifier la situation.
Chaque participant peut poser des questions .La personne dont le thème a été choisi a le droit de ne pas répondre. Ces questions qui facilitent la compréhension du problème, qui éclairent ses relations et la vision que la personne a d’elle-même et permettent “d’ouvrir des portes” pour le futur.
4 – PROBLEMATISATION (partage d’expériences de vie)
La situation apportée par le protagoniste fait émerger chez lzq autres membres du groupe des situations semblables déjà vécues, et les stratégies respectives par lesquelles la difficulté a été surmontée.
Cette étape permet:
-de rendre visible une souffrance cachée
-de re-signifier la profondeur de sa douleur, de sa souffrance en découvrant que ces dernières sont celles de beaucoup.
-de sortir du sentiment de solitude et faire croître le répertoire des différentes possibilités d’insertion.
-de mettre en évidence et de légitimer les ressources socioculturelles disponibles dans le réseau.
-de respecter les différences qui s’expriment dans les multiples codes d’expression et faire surgir des solutions et des stratégies novatrices.
-d’apprendre à penser ensemble et établir un espace de construction collective sous une forme participative et démocratique.
-de renforcer le réseau des identifications qui va entrer en scène après la séance de TC.
-de renforcer la vie et fortifier les initiatives d’humanisation déjà présentes.
5 – CLôTURE
C’est un moment spécial où se révèlent l’étendue et la profondeur des apports des expériences vécues. C’est ce qui va faciliter le renouvellement et le changement en soi et chez les autres.
Les personnes présentes sont invitées à témoigner de ce qu’elles ont vécu lors de cette ronde.
La Thérapie Communautaire étant terminée, c’est alors que commence la construction du réseau de soutien social.